Ce blog a pour but modeste de montrer ce que je fais en photo.
Occuper tous les esprits.
Être le sujet de toutes les conversations sans jamais se montrer.
Action ou personne que l’on attend et qui ne vient jamais.
L’expression “jouer l’arlésienne” est directement tirée de la littérature française, puisqu’elle fait référence à un conte de l’œuvre d’Alphonse Daudet éditée en 1866 “Les Lettres de mon moulin”, mis brillamment en musique par Georges Bizet, le célèbre compositeur de “Carmen”, dans l’opéra “L’Arlésienne” crée en 1872 par Alphonse Daudet et Emile Zola.
Dans ce conte, Jan, un paysan de vingt ans, refuse d’épouser une autre femme qu’une jeune arlésienne volage rencontrée peu de temps avant. Les parents du jeune homme, ne voulant que le bonheur de leur fils, décident donc d’accepter ce mariage peu conventionnel, mais un jour apprenant l’infidélité de la belle, le jeune fiancé annule le mariage. Cependant, quelques mois plus tard, ne pouvant oublier son arlésienne, l’amoureux transi se donnera la mort.
“Il s’appelait Jan. C’était un admirable paysan de vingt ans, sage comme une fille, solide et le visage ouvert.
Comme il était très beau, les femmes le regardaient ; mais lui n’en avait qu’une en tête, - une petite Arlésienne, toute en velours et en dentelles, qu’il avait rencontrée sur la Lice d’Arles, une fois. - Au mas, on ne vit pas d’abord cette liaison avec plaisir. La fille passait pour coquette, et ses parents n’étaient pas du pays. Mais Jan voulait son Arlésienne à toute force. Il disait:
- Je mourrai si on ne me la donne pas.
Il fallut en passer par-là. On décida de les marier après la moisson.Donc, un dimanche soir, dans la cour du mas, la famille achevait de dîner. C’était presque un repas de noces. La fiancée n’y assistait pas, mais on avait bu en son honneur tout le temps…
[...] Une fenêtre qui s’ouvre, le bruit d’un corps sur les dalles de la cour, et c’est tout… Il s’était dit, le pauvre enfant: “Je l’aime trop… Je m’en vais”.”Alphonse Daudet, “Lettres de mon moulin”, L’Arlésienne, 1869
C’est à cette personne promise et attendue, qui ne viendra pas, que fait allusion la locution “jouer l’Arlésienne”. Par extension, cette expression désigne aussi toute personne ou chose qui occupe tous les esprits et toutes les conversations sans jamais être vue.