Ce blog a pour but modeste de montrer ce que je fais en photo.
De longue durée, demandant beaucoup de temps (avec une notion d'effort soutenu).
Aujourd'hui, pour nous tous, et aucun mouton ne me contredira, l'haleine est cet air qu'exhale un individu qui parle ou qui expire par la bouche. Chez quelqu'un avec lequel on discute, on la préfère fraîche et agréable, au lieu de foudroyante pour une mouche qui aurait eu l'imprudence de passer entre les interlocuteurs.
Si l'adjectif longue explique aisément la durée qu'exprime l'expression, il paraît peut-être un peu difficile d'associer à l'effort ce que l'haleine désigne de nos jours.
Mais, encore une fois, il nous faut remonter bien loin dans le temps pour tout comprendre.
Au XIe siècle, l'haleine est d'abord l'air qui sort des poumons puis, par extension, le souffle. Or, on sait que lorsqu'on produit un trop grand effort, on finit par manquer de souffle ; ou, pour les athlètes, qu'il leur faut impérativement du souffle pour réussir leurs exploits. C'est donc là qu'on fait le lien entre l'effort et le souffle (ne dit-on pas d'ailleurs aussi « courir à perdre haleine » ?).
Si elle été précédée au XIIIe siècle de à longue haleine (« avec force et durée »), c'est au milieu du XVIe siècle chez Ronsard[1] qu'apparaît notre expression avec le sens figuré de « qui demande un effort soutenu ». Et l'effort n'étant pas que physique, la locution indique aussi la capacité à soutenir un effort intellectuel prolongé. D'ailleurs, les Jésuites rédacteurs du Dictionnaire de Trévoux, au mot haleine, se citent en exemple en écrivant « l'entreprise d'un dictionnaire est un ouvrage de longue haleine ».
[1] Alors qu'il évoque certaines facilités qu'il prend avec la langue, nécessaires selon lui pour obtenir des rimes bien construites, il écrit ceci : « Certes, telle licence a tousjours esté concedee aux poèmes de longue haleine ou de mediocre vertu, pourveu qu'elle soit rarement usurpée, non à ces rimes vulgaires, orphelines de la vraye humeur poétique. »