On utilise trois types d'armes : l’épée, le sabre et le fleuret. Ces trois armes sont mixtes : épée féminine et masculine, fleuret féminin et masculin et sabre féminin et masculin. Les épreuves sont individuelles ou par équipes. Elles sont donc au nombre de douze.
L'escrime est l'un des très rares sports où le français est la langue officielle. Chaque pays utilise sa langue pour les compétitions nationales, mais dès que la compétition devient internationale, le français est obligatoire pour l’arbitrage. « En Garde ! Prêts ? Allez ! Halte ! ... ». L’arbitre dispose en plus d’un code de signe pour expliquer chaque phrase d’armes.
Un peu d'histoire
Si l’on considère l’escrime comme l’art de manier les armes de poing, son histoire commence à l’aube de l’humanité. Dès l’antiquité, les témoignages de combats à l'arme blanche sont nombreux, à l'instar des bas-reliefs égyptiens du temple de Ramsès III à Médinet Habou.
La conception moderne de l’escrime apparaît en même temps que l'arme à feu. Jusque là, les techniques devaient s'adapter aux protections que portaient l'adversaire et notamment la cotte de mailles ou l'armure. Avec l'apparition de la poudre, la course en avant entre l'outil offensif, l'épée, et la protection, l’armure, perd sa raison d’être : l'arme à feu rend caduque l'armure, et même dangereuse, car ralentissant le mouvement de la cible. L'épée devient alors plus fine et plus légère.
L'histoire de l'escrime peut être partagée en deux étapes : la première est la marque d’un glissement progressif de l’activité guerrière vers une forme d'art martial où le beau geste et l’élégance morale l'emportent ; la deuxième est un nouveau glissement, plus rapide celui-là, entre l'art martial et la pratique sportive contemporaine.
Le terme « escrime » est issu de l'ancien français escremie lui-même dérivé du francique skirmjan signifiant « défendre, protéger ». Ce détour étymologique nous permet de prendre conscience que l'escrime est un art de défense, et plus spécifiquement l'art de se défendre avec une arme blanche.
C'est durant le siècle de Saint Louis qu'apparaissent dans les écrits les premiers maîtres d'armes professionnels. On reconnaît alors que manier l'épée nécessite un enseignement à la fois théorique et pratique, et cet enseignement est recherché par la noblesse, qui risque fréquemment sa vie sur le champ de bataille, et qui est la seule à pouvoir prétendre à la possession d'une belle épée de qualité.
L'escrime médiévale étonne surtout par la richesse de son répertoire, contrairement aux idées reçues qui ne laissent place dans l'imaginaire contemporain qu'à des épées énormes et des boucliers lourds et encombrants en acier. On y pratique quasiment toutes les armes blanches et contondantes possibles : l'épée, la masse, le marteau de guerre, la lance, la hache, la dague et le poignard, entre autres. La maîtrise de toutes ces armes découlent directement d'une pratique de l'escrime quasi-exclusivement sur les champs de bataille. Toujours à l'opposé des idées reçues, le guerrier médiéval est assez rapide (cette qualité a toujours été à la base de l'escrime) et beaucoup plus libre de ses mouvements qu'on ne le pense.
Des Fechtbücher (Traités d'escrime, en allemand) ont été écrit du XIVe et XVIe siècles par plusieurs maîtres germaniques ; les plus célèbres sont Johannes Liechtenauer, le maître incontesté du XIVe siècle, et Hans Talhoffer, maître suisse au XVe siècle.
Des écoles de maniement des armes, privées en relations plus ou moins constantes les unes avec les autres, apparaissent dans le Saint-Empire romain germanique : à Zurich, à Bâle, à Ratisbonne, et dans un grand nombre de villes libres d'Allemagne. On y enseigne l'escrime médiévale classique.
C'est en Italie que de nouveaux maîtres, inventifs et avant-gardistes, font leur apparition au tournant des XIVe et XVe siècles : notamment Fiore dei Liberi (1350-1420), courtisan du duc d'Este. Fiore dei Liberi publie en 1410 un traité d'escrime qui va progressivement uniformiser à l'échelle européenne le maniement des armes : il s'agit de son unique œuvre, le Flos Duellatorum. Il est considéré comme le fondateur de l'école italienne.
Au XVe siècle l'escrime connaît sa première révolution avec l'invention de la rapière. Cette arme, exceptionnelle pour son époque à tous les points de vue, va complètement transformer l'approche de la discipline. C'est le premier pas vers une escrime de loisir : il s'agit des premiers concours et compétitions d'escrime, qui prennent la suite des anciens tournois pour une noblesse qui voit les derniers feux de la chevalerie. La rapière apparaît en Espagne vers 1470. Son nom est un dérivé de l'espagnol espada ropera, c'est-à-dire "épée que l'on porte avec ses vêtements" : plus simplement, il s'agit de la première épée de ville.
Durant le XVe siècle, la rapière, dont l'usage se répand en Méditerranée, est notamment exportée en Italie. Les maîtres italiens connaissent l'arme mais pas son maniement : ils réinventent complètement, de leur côté, la façon d'utiliser la rapière selon l'essai de Camillo Agrippa. Elle s'allonge (1m10), sa pointe s'affine et sa lame s'étrécit. Arme polyvalente, elle permet avec autant d'aisance de porter des coups d'estoc et de taille.
La rapière, en fait, répond à l'apparition des armes à feu. Ces dernières ayant provoqué la disparition progressive des armures, qui ne peuvent les contrer, les armes blanches peuvent aussi s'affiner et préférer la finesse et la rapidité à la force brutale. Son usage se répand progressivement dans toute l'Europe de l’Ouest : dans les années 1490-1500, elle arrive en France suite aux guerres d'Italie qui ont également amené la Renaissance dans ce même pays ; elle apparaît en Angleterre et en Allemagne vers 1515.
En France, la codification de l'escrime, la définition de ses termes et l'organisation d'une pédagogie de l'escrime eut lieu au cours du XVIIe siècle par des maîtres d'armes tels que Le Perche du Coudray, Besnard ou Philibert de la Touche. L'absence de masque de protection à treillis métallique conduit à l'élaboration de la phrase d'armes.